Au printemps, les allergies respiratoires sont le cauchemar de 20 à 30% de la population française. Yeux rouges, toux persistante, éternuements, écoulement nasal… sont autant de symptômes désagréables de ces allergies. Heureusement, il existe des traitements efficaces mais surtout la possibilité de les prévenir. Nous vous proposons un guide complet pour tout savoir sur les allergies respiratoires, des symptômes jusqu’aux traitements en passant par les gestes de prévention.
Les allergies respiratoires, communes au printemps
Selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, entre 20 et 30% de la population française serait actuellement touché par les allergies respiratoires. Avec l’asthme allergique, la rhinite allergique est la forme la plus courante d’allergie respiratoire. En France, l’asthme concerne 10% des enfants et 6 à 7% des adultes tandis que la rhinite allergique liée aux pollens concerne 15% de la population de 15 à 50 ans. Malheureusement, les allergies respiratoires sont en pleine expansion et de nombreux allergologues attirent l’attention sur cette augmentation significative. Au printemps 2018, par exemple, les quantités de pollen ont explosé sur le territoire national entraînant de nombreux cas d’allergies. En cause : le réchauffement climatique qui allonge la période de pollinisation. A eux seuls, les pollens sont responsables de la moitié des allergies respiratoires. Mais, avant de voir plus en détail aux symptômes, causes et facteurs aggravants, intéressons-nous d’abord à la définition même de l’allergie respiratoire.
Qu’est-ce qu’une allergie respiratoire ?
Pour reprendre la définition donnée par l’Assurance Maladie, « l’allergie est une hypersensibilité de l’organisme à des substances, généralement inoffensives et présentes dans l’environnement » appelées allergènes. Ces derniers se trouvent le plus souvent dans l’air (pollens, polluants atmosphériques…) , dans l’alimentation (arachides, céréales contenant du gluten…) ou encore dans les médicaments. Dans le cas des allergies respiratoires, ce sont les allergènes aériens qui, à la suite d’un contact avec l’organisme, déclenchent l’allergie. Ces substances responsables d’une réaction allergique atteignant l’appareil respiratoire sont scientifiquement appelés « pneumallergènes ». En tant que corps étranger, ils engendrent une réaction excessive du système immunitaire lorsqu’ils sont inhalés par le patient et pénètrent dans l’organisme via les poumons. Les pneumallergènes les plus souvent rencontrés sont les acariens, les pollens, les moisissures et les phanères d’animaux (plumes, écailles, poils d’animaux de compagnie).
Les causes d’allergies au printemps
Selon le tableau de répartition des allergènes respiratoires, les acariens représentent le principal allergène, quel que soit l’âge de la personne. Présents dans la maison, ils peuvent sévir toute l’année. Mais d’autres pneumallergènes, comme les pollens, suivent un certain calendrier et sont particulièrement nombreux au printemps. C’est pourquoi le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a mis en place un calendrier pollinique permettant d’anticiper les allergies saisonnières et de connaître les concentrations polliniques des prochains jours. Si les acariens et phanères animales sont les principaux responsables de l’asthme allergique, ce sont les pollens qui engendrent le plus de rhinites et de conjonctivites allergiques au printemps. Et plus spécialement les pollens des arbres comme le platane, le bouleau ou encore le cyprès. En 2019, la région de l’Occitanie a d’ailleurs été classée en niveau de risque très élevé pour l’allergie aux pollens de cyprès. Les plantes herbacées (ambroisie, armoise…), les graminées fourragères (fétuque, dactyle, fléole des prés…) et céréalières (blé, seigle, avoine) peuvent également provoquer des allergies au printemps, dès le mois de mai.
Les symptômes courants sur les voies ORL
Les allergies respiratoires peuvent prendre diverses formes. La plus courante est la rhinite allergique qui se caractérise par l’inflammation de la muqueuse nasale suite à l’inhalation d’un allergène aérien. Les symptômes de la rhinite allergique s’apparentent à ceux d’un rhume (d’où son autre nom de « rhume des foins ») : nez bouché ou qui coule, salves d’éternuements, sensation de fatigue… Mais elle se différencie d’un simple rhume par des larmoiements et picotements au niveau des yeux, l’apparition de toux, une gorge qui démange ou encore des difficultés respiratoires la nuit. La rhinite allergique sévit principalement au printemps et en été, périodes pendant lesquelles les plantes, graminées et arbres sont en pleine floraison. Elle peut également apparaître à la fin du mois de septembre. On estime qu’environ 500 millions de personnes à travers le monde sont touchées par la rhinite allergique. Cette dernière ne doit pas être confondue avec la rhinite apériodique qui persiste toute l’année et est liée à des agents allergènes constamment présents dans l’environnement de la personne. La rhinite allergique s’accompagne souvent d’une conjonctivite allergique saisonnière. Lorsque la fine membrane qui recouvre l’œil, la conjonctive, est en contact permanent avec des allergènes aériens, elle occasionne des yeux rouges et qui piquent, avec une sensation de sable dans les yeux et des paupières rouges et gonflées.
Les allergies respiratoires peuvent également se déclencher sous forme d’asthme allergique avec diminution du souffle, sifflements bronchiques et toux persistante souvent nocturne. Ces symptômes sont dus à une inflammation bronchique engendrée par la réaction excessive des bronches suite à l’intrusion d’un allergène. L’asthme allergique est la forme la plus fréquente d’asthme chez le jeune et représente la moitié des cas d’asthme chez l’adulte. Bien entendu, l’intensité des manifestations cliniques des allergies respiratoires peut différer d’une personne à une autre. Certains facteurs peuvent également aggraver les allergies respiratoires, en particulier les polluants domestiques et atmosphériques.
Les facteurs aggravants
En effet, certains facteurs accentuent les manifestations allergiques respiratoires. Un des principaux facteurs aggravants : le tabac. Le tabagisme, qu’il soit actif ou passif, favorise les irritations et sensibilise les bronches. En plus de renforcer les symptômes des allergies respiratoires, les éléments toxiques et nocifs contenus dans la fumée (oxydes d’azote, monoxyde de carbone, cadmium, hydrocarbures aromatiques polycycliques…) facilitent la pénétration de l’allergène dans l’organisme. D’autres polluants domestiques, comme les produits d’entretien en spray ou les aérosols, aggravent les symptômes allergiques respiratoires. Bien entendu, la pollution atmosphérique, notamment les particules fines, joue elle aussi un rôle important sur l’asthme allergique et les allergies respiratoires.
Les bonnes pratiques de prévention
Quand les allergies respiratoires touchent des personnes ayant une prédisposition génétique, il n’existe pas réellement de moyen de prévention. Toutefois, il est possible d’en limiter les symptômes en mettant en place certaines bonnes pratiques. Pensez, par exemple, à aérer la maison le matin et à laisser les fenêtres fermées lorsqu’il y a du vent et que le temps est sec. Si vous souffrez d’allergie respiratoire aux acariens, il est primordial de prendre soin de sa literie. Invisibles à l’œil nu, les acariens se logent le plus souvent dans les matelas et les oreillers. En plus d’aérer la chambre et la literie tous les jours, pensez à changer les draps au moins tous les 15 jours. Vous pouvez également choisir d’investir dans des housses antiacariens. Ces quelques gestes préventifs devraient vous permettre de mieux vivre avec les allergies respiratoires.
Que faire pour limiter les allergies respiratoires ?
Les personnes concernées par les allergies respiratoires ont le choix entre plusieurs solutions pour limiter leurs effets. D’une part, il existe des solutions de prévention des allergies respiratoires mais également des traitements contre les allergies et des traitements de l’environnement.
Prévention des allergies respiratoires
Comme vu précédemment, le tabac est un facteur aggravant. Évitez donc de fumer ou de vous exposer aux fumées de cigarettes de vos proches si vous êtes allergique. Les fumeurs auront grandement intérêt à se sevrer du tabac pour améliorer leur confort respiratoire. Limitez également l’utilisation de produits d’entretien en spray et d’aérosols. Pour prévenir ou diminuer les symptômes des allergies respiratoires liées aux pollens, il est conseillé de rester confiné chez soi le plus possible et de ne pas pratiquer d’activité physique lors des pics de pollen ou de pollution (surveillez régulièrement les calendriers polliniques). Si vous devez prendre la voiture, veillez à rouler les fenêtres fermées et à utiliser l’air recyclé. Évitez également de faire sécher le linge dehors et de sortir avec les cheveux mouillés pendant les périodes de pollens. Enfin, après chaque sortie dans la nature, prenez une douche et changez de vêtements.
Traitement des allergies respiratoires
Il distingue généralement 2 types de traitement des allergies respiratoires : le traitement allopathique, à base d’antihistaminiques, et le traitement homéopathique. Les traitements antihistaminiques visent à réduire ou à éliminer les effets de l’histamine, une molécule de signalisation du système immunitaire. Ainsi, ils permettent de minimiser voire de faire disparaître les symptômes. La cétirizine ou la loratidine sont des substances antihistaminiques couramment prescrites par les médecins, utilisées dans le traitement de l’allergie et de la rhinite allergique (rhume des foins).
L’homéopathie peut également être d’une grande aide pour traiter les allergies respiratoires. Elle peut être prise seule ou en complément des traitements allopathiques, après avoir demandé l’avis de votre médecin. Parmi les remèdes homéopathiques les plus indiqués en cas d’allergies respiratoires : Pollens 15 CH (pour le traitement des personnes allergiques au pollen), Poumon Histamine 15CH (pour le traitement de tout type d’allergie des voies respiratoires) et Apis Mellifica 9CH. Il existe également des complexes homéopathiques sous forme de comprimés comme Rhinallergy comprenant 5 remèdes homéopathiques.
Traiter et assainir l’environnement
En plus de traiter votre allergie respiratoire de l’intérieur, il peut aussi être judicieux de traiter l’environnement pour prévenir la prolifération des allergènes. Pour lutter contre les acariens dans votre maison, il existe des traitements acaricides en granules pour aspirateur. Les granulés sont imprégnés de substances actives qui détruisent les acariens et autres parasites présents dans le sac. De plus, ils libèrent un air parfumé et aseptisé pour assainir et parfumer l’atmosphère de la maison. Cette solution existe également sous forme de sachets anti-parasites pour aspirateur qui exercent une action anti-acariens et une action désodorisante longue durée pour une bonne hygiène domestique.
Les polluants chimiques et les composés organiques volatils (COV) étant des facteurs aggravants d’allergies respiratoires, mieux vaut éviter de les utiliser en intérieur. Les traitements naturels de l’habitat existent à base d’huiles essentielles, par exemple, pour purifier l’atmosphère. Les huiles essentielles de géranium, citron et lavande sont particulièrement efficaces en diffusion, 15 min avant le coucher.
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA)
Mission du RNSA
Le Réseau National de Surveillance Aérobiologique (RNSA) a été créé en 1996 dans le but d’étudier le « contenu de l’air en particules biologiques pouvant avoir une incidence sur le risque allergique pour la population ». Chaque année, il publie notamment une carte de vigilance des pollens. Le RNSA vous offre la possibilité de recevoir chaque semaine par e-mail les prévisions du risque allergique des départements de votre choix. Il a également développé une application mobile « Alertes pollen » pour s’informer sur les alertes polliniques, la météo ou la qualité de l’air.
Cartes de vigilance du RNSA et étude du risque d’allergie
En ce printemps 2019, la quasi totalité du territoire français est concernée par les pollens de graminées et de chêne. Une grande partie des départements est classée en risque moyen. Le RNSA signale toutefois un risque très élevé d’allergie aux pollens de chêne et graminées dans la moitié nord de la France. Il faudra être particulièrement vigilant à partir de la mi-mai qui marque véritablement le début de la saison pollinique pour les graminées. Jusqu’à présent, le temps froid et les averses de pluie ont freiné la pollinisation des graminées et limité leur dispersion dans l’air. Certains départements sont encore concernés par les pollens de bouleau mais le risque d’allergie est moindre.
A titre informatif, le printemps 2018 voyait les quantités de pollen exploser sur le territoire national, en particulier sur les essences de bouleaux dans la moitié nord de la France, platane dans le Sud, et frêne sur tout le territoire. Les conditions anticycloniques étaient en cause, car elles favorisent la pollinisation des arbres et des espèces herbacées.
Photo de Parinyabinsuk provenant de iStock.
Merci pour vos informations.